Hommage à notre ami Richard

Richard nous a quitté le mercredi 18 mai 2011. Nous avons souhaité lui rendre hommage en publiant le texte lu par Guy Granger lors de la cérémonie des funérailles.

C’est au moment où il se sentait bien, ou tout allait mieux comme il le disait lui-même, qu’il nous quitte.

La disparition subite de Richard nous laisse consternés. Comment brosser en quelques mots le portrait de Richard, une personnalité vraie, simple, attachante, et authentique ?

Richard, c’est d’abord l’ami :

L’ami d’enfance : que de ballades à vélo avec les copains, de parties de pêches à Gournier où il fallait impérativement terminer par la friture préparée à Tourton où son papa et sa maman rajoutaient gentiment une omelette ou une salade.

Des copains qu’il a gardé jusqu’à aujourd’hui : fidélité et amitié.

L’ami de tous :

Il suffisait de faire quelques pas dans les rues de Monistrol pour constater que Richard connaissait et était connu de tout le monde.

Un petit bonjour, un sourire, ou de longues conversations, il y en avait pour tous. Je crois n’avoir jamais entendu la moindre réflexion ou critique négative à son égard. Il faisait l’unanimité. Peu d’hommes ont eu cette chance, ou plutôt, ont mérité une telle chance.

Richard c’est bien sûr l’instituteur :

Il était fier de ce titre et ne voulait pas l’appellation de professeur des écoles. Rarement un enseignant a autant marqué ses élèves. J’étais toujours surpris lorsque Richard croisait un de ses anciens élèves de l’entendre l’appeler par son prénom, lui demandant de ses nouvelles, de celles de sa famille.

Un lien particulier se dégageait de ces rencontres. Il gardait un souvenir intact de chacun, leur rappelant toujours une petite anecdote.

Et la récompense ultime à mes yeux, c’est lorsque l’élève, même très jeune, repartait en lançant un amical « au revoir Richard » avec un sourire révélateur.

Toute la réussite de l’instituteur était ainsi résumée !

Fidèle à ses convictions, profondément attaché à son métier, à l’école publique, il fut une référence dans cette belle profession d’enseignant. C’était l’instituteur que tous les parents souhaitaient pour leurs enfants.

Il regrettait de ne pas avoir eu le poste de directeur, reconnaissance méritée pour son dévouement et ses compétences.

Richard c’est aussi l’élu :

Un militant débouche naturellement sur un engagement municipal.

Tête de liste en 1989 il est élu conseiller municipal et bien que n’étant pas dans l’équipe majoritaire, il a souhaité apporter sa contribution à la collectivité. C’est ainsi que nous lui avons confié à l’époque le projet et le suivi de la construction de l’espace Beauvoir en tant que président du centre de loisirs, une réalisation unanimement appréciée par les Monistroliens.

En 2001, connaissant l’engagement et la volonté de Richard, je lui confie la responsabilité d’adjoint aux travaux.

Un adjoint sur le terrain, à l’écoute, assidu. Il participera avec succès aux grandes réalisations de la médiathèque, lancement des travaux de la MJC, de la Capitelle, la station d’épuration de Foletier, et surtout le début des travaux du 2^nd groupe scolaire, cher à son collègue et ami, Serge Potus.

Il était passionné par sa commune. Quand on entendait Richard parler de Monistrol, on croyait écouter Pagnol décrire sa Provence !

L’Homme :

Richard cachait derrière ses engagements professionnels ou électifs des qualités qu’il fallait deviner, tant il ne se mettait jamais en avant. Je pense aux nombreuses aides discrètes, anonymes qu’il portait avec Bernadette envers des personnes, des familles en difficultés.

Une intervention administrative, un papier à remplir, une visite réconfortante…C’était pour Richard et son épouse, naturel, normal. Jamais il n’en faisait état.

L’Homme cachait aussi un cœur comme l’on dit « gros comme ça », avant tout pour sa famille. Il suffit de revoir, Richard, les soins attentifs et continus que tu as prodigué à Bernadette l’an dernier. Pas un seul jour sans lui rendre visite à l’hôpital ou à la maison de convalescence pour lui apporter l’amour et le soutien qui redonnent la vie. Et puis les gestes directs de tendresse : « je suis là, courage… ».

Tes enfants, tu en étais fier. Tu parles souvent de leurs métiers, de leurs réussites. Tu participais constamment aux travaux lancés par leurs jeunes ménages. « Je vais à Tourton..ah, pour le moment je suis au 20 bis » (comme tu aimais à nommer la maison de l’Avenue du 11 Novembre). Bricolage, travaux, mais surtout le témoignage de l’amour porté à tes enfants.

Et puis il y avait encore le jardin. On ne plante qu’à la bonne lune ! Et puis les champignons. Ah les morilles ! Dans les endroits secrets que Serge heureusement connaît aujourd’hui.

Un tempérament de jeune : se mettre à la moto à près de 60 ans, quelle audace ! Richard, ton casque était reconnu de très loin lorsque tu traversais Monistrol. Cette image restera gravée dans nos souvenirs.

Je n’oublie pas la tendresse portée à tes petits-enfants dont tu nous parlais très souvent. Quelle joie tu te faisais d’en accueillir encore un autre avec la naissance annoncée.

L’Homme c’était aussi la simplicité. Un homme vrai, authentique, attaché à ses racines, à ses parents. Il était fier de ses origines modestes et de sa famille méritante avec un attachement sans faille pour la maison de Tourton.

Richard, ton engagement associatif n’est plus à rappeler tellement sont nombreuses les associations auxquelles tu participais ou que tu as présidées :

-       Le centre de loisirs

-       Espace Beauvoir

-       Le Sou des Ecoles

-       Acija

-       Défenses des Droits de l’Homme

-       Comité pour le lycée public

J’en oublie…pardon pour les membres.

L’Homme c’était aussi le don de soi, le don aux autres. Cette valeur tu l’as exprimée jusqu’au bout par le don de rétine que tu avais souhaité. « Si je peux au moins servir à quelque chose » disais-tu.

Il faut bien, Richard, te trouver un défaut : la gourmandise.

Il suffisait de voir tes pupilles et tes papilles devant un bon plat ou un dessert alléchant. C’était déjà un régal de voir ton visage illuminé par avance.

Une dernière image : la bonhommie.

Un visage épanoui, heureux, toujours souriant. Un petit sourire espiègle. Ce petit sourire, tu l’avais encore à la chambre funéraire, comme pour nous faire une ultime pirouette « je vous ai bien eu ! »

Oui Richard, tu nous a eus, tu nous as fait très mal.

Peut-on mesurer la réussite d’une vie ?

La question n’est pas neutre, surtout dans une église. Chacun peut avancer ses critères.

La réussite d’une vie d’homme peut se mesurer bien sûr à ce que l’on a fait, construit, réalisé avec sa famille, ses amis…

La réussite d’une vie se mesure aussi aux engagements que l’on a pris, aux valeurs que l’on a défendues et surtout à l’image que l’on laisse à ceux que l’on a cotoyé et donc aux souvenirs qu’ils en auront.

Richard, il suffit de compter les amis qui t’accompagnent aujourd’hui, il suffit d’avoir écouté l’émoi suscité par ta disparition auprès de tous les Monistroliens, tu as fait l’unanimité, tu peux être fier de ta vie. Ton épouse, tes enfants, tes petits-enfants, tes proches, tes amis sont fiers d’avoir fait un bout de chemin avec toi.

Richard, tu étais quelqu’un de bien ! 

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